L'humour et comment ça m'aide au quotidien

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Le lien d'attachement et les grands

Par Catherine, Automne 2019

 

Le lien d'attachement avec les grands pour moi ça part de la confiance que j'ai envers eux et qu'ils ont envers moi. Je ne peux pas leur mentir ou leur faire de fausses promesses et d'un autre côté, eux non plus ne peuvent pas m'en passer des "p'tites vites". Aussi, je reste cohérente et constante dans mes interventions, mes attentes et mes récompenses. Ainsi, ils développent un sentiment de sécurité et ils ont confiance en mon jugement. Ils savent que ce que je fais, je le fais parce que c'est bon pour eux (merci Richard Robillard), que cela leur plaise ou non. 

 

Le 1er piège dans lequel on tombe rapidement avec les pré-ados,

c'est qu'on veut vraiment qu'ils nous aiment, parce qu'on sait très bien de quoi ils sont capables. J'ai été suppléante moi aussi... je me souviens! Alors, on est trop douce et on ne prend pas beaucoup de place. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'affection et l'attachement viennent avec le respect. Si vos élèves vous respectent, alors ils vont vous aimer et non l'inverse. Dire non, hausser un peu la voix et prendre des décisions qui ne font pas l'unanimité comme d'arrêter une période d'ateliers parce que ça fait 3 fois qu'on averti le groupe par rapport à la consigne du volume qui n'est pas respectée, ça ne fait de mal à personne et malgré qu'ils rouspètent ou qu'ils vous sortent un "ben là, t'es pas cool!" il faut être constante et ne pas céder. Prendre le temps d'expliquer (en une phrase) pourquoi on a pris cette décision et revenir sur le fait que c'est pour leur bien, c'est l'enssentiel.

 

Ce qui m'amène au 2e piège: l'abus d'autorité.

La constance dont je parle, la cohérence et le fait de ne pas céder à toutes leur demande ne veut pas dire qu'il faut être froide. Ils vont se rebeller et devenir de plus en plus difficiles à atteindre. Ils sont grands, ils sont capables de comprendre. J'ai développé avec mon groupe un système dans lequel ils se sentaient bien. Ils ont appris à me connaître et donc à reconnaître les signes qui indiquent si je suis prête à argumenter ou si je suis ferme. 

Par exemple, s'ils me demandent de travailler en équipe, mais que je sais pertinemment que cela ne sera pas productif, basé sur leur avant-midi, je vais leur répondre fermement "non". Il se peut qu'ils tentent de me faire changer d'idée... je vais simplement leur expliquer qu'aujourd'hui, parce que l'avant-midi a été difficile ou qu'ils sont plus facilement déconcentrés, la réponse est non. Toutefois, si ma 1re idée est de leur dire non, mais que je vois qu'ils font un effort pour travailler adéquatement de manière individuelle, il se peut que je leur dise en pleine séance qu'ils peuvent terminer à deux, sans que je les entende. Se montrer souple démontre qu'on est à l'écoute de leur besoin et en retour, ils vont répéter le geste parce qu'ils ont compris qu'on leur fait confiance.

 

Finalement, je vous dirais que ce que j'aime le plus des 10-12 ans, ce qui fait que je ne reviendrai jamais en arrière, c'est la communication. Le fait que je peux leur parler et qu'ils sont capables de comprendre m'amène à toujours réfléchir et à aller plus loin. 

 

Le lien d'attachement avec les grands c'est ça. C'est une main de velours dans un gant de fer (et oui, l'expression est ici à l'envers par exprès). 

 

Je les aime mes poulets!


Utiliser les valeurs comme "règles de vie"

Par Catherine, Automne 2019

Dans ma classe de 6e, je n'utilise pas de système d'émulation/motivation traditionnel. 

Mes élèves se préparent pour le secondaire, ils sont les plus vieux de l'école, ils sont plus matures...

 

Alors, j'utilise des valeurs importantes comme le respect, la tolérance, le don de soi, l'écoute, etc. pour les motiver dans leur comportement. Je leur parle comme à des grands et ils adorent ça!

Cinq valeurs, cinq "règles" dans ma classe.

Et la récompense? Il n'y en a pas... Eh non!

 

Je leur explique en début d'année, la première semaine, la première journée, que ce sont mes attentes et que c'est non négociable, mais que cela apportera au groupe un climat agréable dans lequel tous se sentiront bien. 

Je leur promets aussi de respecter moi-même ces engagements, comme ils représentent des valeurs qui me tiennent à cœur. 

La voilà la vraie récompense. Une ambiance chaleureuse dans laquelle on apprend, on rit, on découvre!

 

"Ton groupe devait être facile pour ne pas avoir besoin de système!"

Je l’entends trop souvent celle-là.  

Et si je vous disais que sur papier, j'avais un groupe vraiment difficile (11 plans d'intervention sur 22 élèves, trouble du comportement, TDA/H, troubles anxieux, douance, etc. Ils y étaient tous! 

Me croiriez-vous? 

Eh bien c'est pourtant vrai. Les premières semaines n'ont pas été roses, mais les élèves ont vite compris que je ne rigolais pas.

Mes élèves cette année devront le comprendre aussi. De toute façon, ils sont pris avec moi 5 jours par semaine! Ils ne sont pas fous, ils font 1 + 1.

 

S'ils sont irrespectueux, je me dois de leur enseigner le respect.

S'ils ne s'impliquent pas dans leurs apprentissages, je dois leur montrer qu'il pourrait y avoir des répercutions. 

Et ainsi de suite...

 

Mais ne soyez pas inquiets, je ne les punis pas. Je leur enseigne. Je leur parle. Parfois ils doivent sortir pour prendre l'air, parfois ils doivent composer un message ou réparer leur geste, parfois ils doivent rester après les heures de classe pour rattraper les devoirs et les travaux qu'ils n'ont pas pris le temps de faire en 7 jours...

 

Bref, que votre système soit de donner des points, de l'argent, d'amasser des choux-doudous en groupe ou d'accumuler des points d'équipe, peu importe au final. L'important, c'est que votre système vous ressemble et que vous y croyiez fermement.

 

Des valeurs comme "règles de vie" c'est ma façon de dire à mes grands que je sais qu'ils sont capables!